accueil Accueil Lire Lire Écrire Écrire Fiches de lecture Fiches de lecture Forums Forum
Le site
Accueil Lire Écrire Fiches de lecture Correction
Communauté
Forum Concours Liste des membres Visiteurs (5)
Membre
Connexion Inscription
Recherche
dans :
Recherche avancée
Publicité
Partenaires

Vous êtes ici => Accueil > forum > Littérature > Poésie > « Vos poètes favoris », créé par Bryaxis

Poésie - « Vos poètes favoris » - lecture du sujet — L'Encrier

Vos poètes favoris

Un peu de poésie dans un monde de romans
Page :
AuteurMessage
Bryaxis# Posté le 18/11/2008 à 20h56 - Citer
Statut : membre


avatar
messages : 804

Je ne suis traditionnellement pas un grand amateur de poésie. Bien au contraire, mes lectures sont souvent de genres très éloignés de ce type d'écriture. Pourtant il arrive qu'un poète me touche, que son style m'atteigne au plus profond de moi et réveille des sentiments endormis.

Le dernier en date de ces poètes est un grec, Constantin Cavafy. Il vivait il y a près d'un siècle, né à Alexandrie d'Egypte et y ayant passé presque toute sa vie mais avec des séjours importants en Angleterre où il se forgea un style très éloigné du style grec en vigueur dans le pays de ses ancêtres.

Ses poème "Ithaca" ou "En attendant les barbares" sont à mes yeux de petits bijoux, et le sont en traduction ( une traduction française produite il est vrai par Marguerite Yourcenar... ) mais les commentaires que j'ai pu lire sur internet démontrent qu'en grec aussi ces oeuvres sont fantastiques, présentant au lecteur des jeux de mots et de langue que l'on ne peut reproduire mais qui montre toute la richesse d'une tradition pluri-millénaire. Accents des grecs d'Asie Mineure, archaïsmes assumés, faculté de "faire revivre des mots oubliés de la langue usuelle" sans que cela n'apparaisse comme une affectation de langage, voilà des talents devenus bien trop rares.

Et vous, avez vous des poètes favoris que vous souhaiteriez faire découvrir aux autres membres de l'Encrier ?


baudelaire de rien# Posté le 01/12/2008 à 23h03 - Citer
Statut : membre Non bêta-lecteur


avatar
messages : 11

Je ne suis pas non plus un grand amateur de poèmes. Je n'en connais que peu. En tout cas, dans ce qu'on appelle classiquement des poètes. En fait, en dehors de Baudelaire, Aragon, et Rimbaud.

Par contre, peut-être considérer certains auteurs de chanson comme des poètes. J'aime beaucoup ce que fait Art Mengo. Il a de très beaux textes. Je conseille la lecture des textes de la vie de chateau (en plus de les écouter !)
Dans un autre style, mais toujours dans la chanson (désolé), et pour les anglophones, je conseille les textes de Fish sur le 1er album de Marillion "Script for a jester tear"

Je vais m'empresser de me renseigner sur Constantin Cavafy
Laurent Jerry# Posté le 01/12/2008 à 23h24 - Citer
Statut : membre


avatar
messages : 3167

Comme je pense que cela s'est vu, je préfère encore et toujours Baudelaire à tout autre, et Les Phares à tout autre poème.
[....]
Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te deum,
Sont un écho redit par mille labyrinthes ;
C’est pour les cœurs mortels un divin opium !

C’est un cri répété par mille sentinelles,
Un ordre renvoyé par mille porte-voix ;
C’est un phare allumé sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !

Car c’est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d’âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité !

C'est tellement monomaniaque que je vais éviter de citer quiconque d'autre, parce que hors cela je ne connais rien de rien à la poésie.
Si ! Cyrano et son cadet Maupertuis. Tout de même.
Image utilisateur
La partie folle de l'Administration.
Kventino# Posté le 02/12/2008 à 00h13 - Citer
Statut : membre


avatar
messages : 2147

Bon. Pour éviter les meilleurs (et pour moi c'est surtout un singulier : Baudelaire), un peu de Lautréamont (qui nous presse) :
Lautréamont a dit :J'établirai dans quelques lignes comment Maldoror fut
bon pendant ses premières années, où il vécut heureux; c'est
fait. Il s'aperçut ensuite qu'il était né méchant: fatalité
extraordinaire! Il cacha son caractère tant qu'il put,
pendant un grand nombre d'années; mais, à la fin, à cause de
cette concentration qui ne lui était pas naturelle, chaque
jour le sang lui montait à la tête; jusqu'à ce que, ne
pouvant plus supporter une pareille vie, il se jeta
résolûment dans la carrière du mal... atmosphère douce! Qui
l'aurait dit! lorsqu'il embrassait un petit enfant, au
visage rose, il aurait voulu lui enlever ses joues avec un
rasoir, et il l'aurait fait très-souvent, si Justice, avec
son long cortége de châtiments, ne l'en eût chaque fois
empêché. Il n'était pas menteur, il avouait la vérité et
disait qu'il était cruel. Humains, avez-vous entendu? il ose
le redire avec cette plume qui tremble! Ainsi donc, il est
une puissance plus forte que la volonté... Malédiction! La
pierre voudrait se soustraire aux lois de la pesanteur?
Impossible. Impossible, si le mal voulait s'allier avec le
bien. C'est ce que je disais plus haut.


J'en garde d'autres sous le coude (dont des chanteurs, des vrais) pour plus tard
« A reader lives a thousand lives before he dies », said Jojen. « The man who never reads lives only one. »
A Dance with Dragons, George R. R. Martin
Bryaxis# Posté le 02/12/2008 à 12h44 - Citer
Statut : membre


avatar
messages : 804

Je commençais à désespérer de jamais voir ce sujet prendre vie ! Baudelaire est évidemment incontournable, et le passage choisi intéressant.

Pour Lautréamont, je ne le connaissais pas du tout.


Akshara# Posté le 02/12/2008 à 18h29 - Citer
Statut : membre Non bêta-lecteur


avatar
messages : 99

Personnellement, je lis pas Beaudelaire. Je n'ai pas un auteur favori, cela dit, il y a une poésie de Pierre de Ronsard que j'apprécie particulièrement : L'ode A Cassandre (sur le lien c'est Mignonne, allons voir si la rose, mais je préfère L'ode à Cassandre, comme titre

Ah, oui, aussi, un petit faible pour Les comtemplations de Victor Hugo. 
La culture, c'est comme le beurre : moins on en a, plus on l'étale.
Hermine# Posté le 02/12/2008 à 20h37 - Citer
Statut : membre


avatar
messages : 892

Perso je ne suis pas ce qu'on peut appeller une "fan" de poésie, dans le sens où je connais rarement les grands auteurs et je ne retiens pas les poèmes qui m'ont plus...

Par contre j'aime beaucoup Le dormeur du val de Rimbaud, et surement quelques autres dont je ne me souviens plus.

Sinon, j'aime aussi les poèmes de certains de mes amis (surtout quand ils sont bien ficelés, et jolis bien sûr!) et ceux que je fait (évidemment...)


Modifié le 02/12/2008 à 20h38 par Hermine

Il m'a apprit que le savoir vivre, c'est de savoir être fou
Qu'assis, debout, à jeun ou ivre, on pouvait chanter n'importe où
~ Lynda Lemay ~

Il faut vivre pour aimer et non pas aimer pour vivre
Kventino# Posté le 02/12/2008 à 21h01 - Citer
Statut : membre


avatar
messages : 2147

C'est qu'une question de volonté ... Regarde :
L'internationale

Debout, les damnés de la terre !
Debout, les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère,
C'est l'éruption de la faim.
Du passé, faisons table rase,
Foule esclave, debout, debout !
Le monde va changer de base,
Nous ne sommes rien soyons tout.

Refrain
C'est la lutte finale
Groupons et demain
L'internationale
Sera le genre humain

Il n'est pas de sauveur suprême
Ni Dieu, ni César ni tribun
Producteurs, sauvons nous nous-mêmes
Décrétons le salut commun
Pour que les voleurs rendent gorge
Pour tirer l'esprit du cachot
Soufflons nous-même notre forge
Battons le fer tant qu'il est chaud (SFIO !)

Refrain

L'État impose et la loi triche
L'impôt saigne le malheureux
Nul devoir ne s'impose aux riches
Le droit du pauvre est un mot creux
C'est assez de languir en tutelle
L'Égalité veut d'autres lois
Pas de droit sans devoir dit-elle
Égaux, pas de de devoir sans droit

Refrain

Hideux dans leur apothéose
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffre-forts de la bande
Ce qu'il a créé s'est fondu
En exigeant qu'on le lui rende
Le peuple ne veut que son dû

Refrain

Les rois nous saoulaient de fumée
Paix entre nous, guerre aux tyrans
Étendons la grève aux armées
Crosse en l'air et rompons les rangs
S'ils s'obstinent, ces cannibales,
À faire de nous des héros
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux

Refrain

Ouvriers, paysans nous sommes
Le grand parti des travailleurs
La terre n'appartient qu'aux hommes
L'oisif ira loger ailleurs
Combien de nos chairs se repaissent ?
Mais si les corbeaux, les vautours
Un de ces matins disparaissent
Le soleil brillera toujours !

Refrain

(Pourquoi je retiens sans effort l'internationale et pas des trucs vraiment bien ?)

Bon c'est pas tout mais faut que je finisse la Critique de la philosophie du droit de Hegel (Non, je ne suis pas marxiste, mais pour vaincre l'ennemi il faut le connaître).

(Sérieusement en plus, plus je le lis, plus je suis sûr de ne pas être marxiste. Trop contradictoire)
« A reader lives a thousand lives before he dies », said Jojen. « The man who never reads lives only one. »
A Dance with Dragons, George R. R. Martin
Ennola# Posté le 19/12/2008 à 23h15 - Citer
Statut : membre


avatar
messages : 2599

J'aime la poésie même si je suis bien incapable d'en écrire quelques vers.
Mon auteur, ou plutôt mes auteurs préféré sont :


Charles Baudelaire. Oh Le vampire quel poème !

Toi qui, comme un coup de couteau,
Dans mon cœur plaintif es entrée,
Toi qui, comme un hideux troupeau
De démons, vins, folle et parée,

De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine,
— Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne,

[ ... ]


ou encore ce poème en prose, de loin mon préféré, L'étranger :

- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
- Tes amis?
-Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!


Ensuite Victore Hugo, rien que pour Demain dès l'aube, je peux le réciter les yeux fermés et voir le paysage se dérouler sous mes yeux :

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.


Puis Paul Eluard, je suis une inconditionnelle ( je ne connait que depuis peu mais déjà je 'laime comme un vieil ami ). Du fond de l'abîme :


Il n'étaient pas fous les mélancoliques
ils étaient conquis digérés exclus
par la masse opaque
des monstres pratiques

[ ... ]


Ensuite Emily Dickinson, c'est un récente découverte et j'aime, j'aime beaucoup :

Un mot est mort quand il est dit
disent certains -
Moi je dis qu'il commence à vivre
De ce jour là.


Je paie - En espèces de soie -
Ton prix - tu ne l'as pas fixé
Un pétale par paragraphe
Dirais-je à vue de nez.


Puis Ogawa Shûshiki, que j'ai découvert dans mon anthologie de haikus.

Éveillée
de ce rêve
je verrai le violet des iris


Et ensuite, Apollinaire. Extrait de Merlin et la vieille femme :

La dame qui m'attend se nomme Viviane
Et vienne le printemps des nouvelles douleurs
Couché parmi la marjolaine et les pas-d'âne
Je m'éterniserai sous l'aubépine en fleurs


Enfin il en reste tant mais pour cette fois je terminerais par Rimbaud et sa magnifique
Ophélie :

Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles ...
On entend dans les bois lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir.
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.

[ ... ]

« J'attends des livres qu'ils me secouent, me rappellent toujours ce que c'est que d'être humain. Pas qu'ils rentrent dans mon jeu pour me conforter dans mes certitudes. »
Kventino# Posté le 20/12/2008 à 00h32 - Citer
Statut : membre


avatar
messages : 2147

Allez un petit Rimbaud de tête (je l'ai déjà mis quelque part mais je le remets de tête, pour le garder au frais, même s'il ne marche plus pour moi (ça fait bizarre d'ailleurs ...) :

On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans,
Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants,
On va sous les tilleuls verts de la promenade

Les tilleuls sentent bons dans les bons soirs de juin,
L'air est parfois si doux qu'on ferme la paupière,
Le vent chargé de bruit - la ville n'est pas loin -
A des parfums de vigne et des parfums de bière.

Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon
D'azur sombre, encadré d'une petite branche
Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite, mais toute blanche

Nuits de juin, dix-sept ans, on se laisse griser,
La sève est du champagne et vous monte à la tête ;
On divague on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là comme une petite bête.

Le cœur fou robinsonne à travers les romans
Lorsque dans la lueur d'un pâle réverbère
Passe une demoiselle aux petits airs charmants
Dans l'ombre du faux-col effrayant de son père,

Et comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle tourne la tête, et d'un mouvement vif ...
Sur vos lèvres alors meurent les cavatines.

Vous êtes amoureux, loué jusqu'au mois d'août
Vous êtes amoureux, vos sonnets la font rire
Tous vos amis s'en vont : vous êtes mauvais goût ...
Puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire ;

Ce soir là vous entrez aux cafés tapageurs,
Vous demandez des bocks, et de la limonade
On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans
Et qu'on a des tilleuls verts sous la promenade

Et allez, en hommage à Semprun, je mets La liberté de René Char (que je ne connais pas par cœur par contre ... personne n'est pas parfait) :
La liberté

Elle est venue par cette ligne blanche pouvant tout aussi bien signifier l’issue de l’aube que le bougeoir du crépuscule.
Elle passa les grèves machinales ; elle passa les cimes éventrées.
Prenaient fin la renonciation à visage de lâche, la sainteté du mensonge, l’alcool du bourreau.
Son verbe ne fut pas un aveugle bélier mais la toile où s’inscrivit mon souffle.
D’un pas à ne se mal guider que derrière l’absence, elle est venue, cygne sur la blessure, par cette ligne blanche.

René Char, Fureur et Mystère (1944)

Bon allez ... Je garde Francis Ponge pour la prochaine fois
« A reader lives a thousand lives before he dies », said Jojen. « The man who never reads lives only one. »
A Dance with Dragons, George R. R. Martin
Ennola# Posté le 04/07/2009 à 13h58 - Citer
Statut : membre


avatar
messages : 2599

It's such a little thing to weep -
So short a thing to sigh -
And yet - by Trades - the size of
theese
We men and women die !
~
Pleurer est chose si infime -
Soupirer chose si brève -
Pourtant - d'Occupations - de cette taille
Nous mourons, nous hommes et femmes.

Time is a test of trouble
But not a remedy -
If such it prove - it prove too
There was no malady.

~
Le Temps est une épreuve au chagrin
Mais non un remède -
S'il s'avère tel - il prouve par là
L'absence de mal.

To wait an Hour - is long -
If love be just beyond -
To wait Eternity - is short -
If love reward the end -

~
Attendre une Heure - est long -
Si l'Amour est en vue -
Attendre l'Eternité - est bref -
Si l'Amour est au bout -

Emily Dickinson - Extrait de Quatrains et autres poèmes brefs.

N'est-ce pas simplement sublime !? =D

« J'attends des livres qu'ils me secouent, me rappellent toujours ce que c'est que d'être humain. Pas qu'ils rentrent dans mon jeu pour me conforter dans mes certitudes. »
StocKo# Posté le 04/07/2009 à 17h53 - Citer
Statut : mod�rateur


avatar
messages : 696

Oui, bon, citer des poèmes de tête...

Chantre, d'Apollinaire : Et l'unique cordeau des trompettes marines

J'aime beaucoup ce poème. Il est énigmatique et très intelligent. D'Apollinaire j'aime aussi Zone (A la fin tu es las de ce monde ancien etc.) Ou Adieu. Ou A La Santé (toujours dans le recueil Alcools, évidemment).

Et puis sinon Verlaine. Recueil de La Bonne Chanson...En fait je me la pète parce que je ne lis pas ou peu de poésie, et que la plupart des exemples sus-cités ont été découverts en cours de français cette année. Mais c'est néanmoins quelque chose qui peut me prendre aux tripes (ou alors me dégoûter profondément, merveilleuse ambivalence de la littérature).
Ours sorti d'hibernation !

Elyzabel# Posté le 05/07/2009 à 22h51 - Citer
Statut : membre


avatar
messages : 21

Pour moi ce sera Prévert sans hésiter!
Une tache de sang dans l'uniformité verte de l'espérance.

Le coquelicot s'envole laissant le monde à ses pieds.




Molly59# Posté le 22/02/2010 à 10h59 - Citer
Statut : membre Non bêta-lecteur


avatar
messages : 974

Personnellement, je ne lis que peu de poésie, mais en tant que chanteuse, je suis souvent amenée à en "interpréter" musicalement parlant, en particulier par le biais de la mélodie française (Fauré, Chausson, Debussy, Ravel, etc...) ou du Lied allemand (Schubert, Schumann, Brahms, Mahler...). C'est une manière un peu particulière d'aborder la poésie, et on pourrait ouvrir un débat à ce sujet: la "mise en musique" sert-elle, ou au contraire, dénature-t-elle un poème? (autant dans le répertoire dit "classique" que dans la chanson...) En effet, elle lui impose un rythme et une ligne mélodique qui ne sont pas forcément en accord avec les intentions du poète et peuvent affadir -ou s'opposer à- la propre musique interne de l'écriture...

Cela dit, j'ai une tendresse particulière pour Verlaine, souvent très bien mis en musique d'ailleurs, ainsi que pour Heinrich Heine.
mon blog
"Mieux vaut relâcher dix coupables que de punir un innocent..." - Dostoïevski
Jack-of-Spades# Posté le 20/03/2010 à 23h54 - Citer
Statut : membre Non bêta-lecteur


avatar
messages : 293

Ah, pour moi, comme pour pas mal de gens ici apparemment, Rimbaud, absolument Rimbaud.

Sensation
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,
Mais l'amour infini me montera dans l'âme ;
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, heureux- comme avec une femme.



Après, de là à avoir un poète dont le gros de l'oeuvre m'enchante... il y en a pas beaucoup mais il y en a quand même.
Ronsard, du Bellay pour faire classique. J'avais aussi lu de magnifiques poèmes de Gautier ou de Supervielle. De celui-ci, voici ce poème :

L'Arbre
Il y avait autrefois de l'affection, de tendres sentiments,
C'est devenu du bois.
Il y avait une grande politesse de paroles,
C'est du bois maintenant, des ramilles, du feuillage.
Il y avait de jolis habits autour d'un cœur d'amoureuse
Ou d'amoureux, oui, quel était le sexe?
C'est devenu du bois sans intentions apparentes
Et si l'on coupe une branche et qu'on regarde la fibre
Elle reste muette
Du moins pour les oreilles humaines,
Pas un seul mot n'en sort mais un silence sans nuances
Vient des fibrilles de toute sorte où passe une petite fourmi.
Comme il se contorsionne l'arbre, comme il va dans tous les sens,
Tout en restant immobile !
Et par là-dessus le vent essaie de le mettre en route,
Il voudrait en faire une espèce d'oiseau bien plus grand que nature
Parmi les autres oiseaux
Mais lui ne fait pas attention,
Il faut savoir être un arbre durant les quatre saisons,
Et regarder, pour mieux se taire,
Écouter les paroles des hommes et ne jamais répondre,
Il faut savoir être tout entier dans une feuille
Et la voir qui s'envole.


Bref, sinon j'aime aussi les haïku, simple, pur et la nature.

Ni lune ni fleur
Pour boire son saké
Il est là tout seul

Bashô (1644 - 1694)
"Qui se souvient d'un nuage ?"
Maupassant
Image utilisateur
Distic# Posté le 02/11/2011 à 19h53 - Citer
Statut : membre Non bêta-lecteur


avatar
messages : 160

Pour ma part j'aime beaucoup Lamartine : évidemment "le Lac", mais aussi "l'Isolement", "Souvenir"... De Nerval je ne connais encore que "El Desdichado", que j'adore. J'ai failli oublier Racine (puisqu'on a dit les poètes et non pas les poèmes, subtile nuance...).
Modifié le 04/11/2011 à 18h10 par Distic

Tanar# Posté le 18/12/2011 à 15h23 - Citer
Statut : membre


avatar
messages : 103

Moi, ce sont les djinns et les ombres (ne me souviens plus du nom exact) de Prévert, mais je ne m'y connais pas franchement... Baudelaire également
« Dire des idioties, de nos jours où tout le monde réfléchit profondément, c'est le seul moyen de prouver qu'on a une pensée libre et indépendante. »
Boris Vian
ZoCyrinai# Posté le 10/07/2013 à 15h25 - Citer
Statut : membre Non bêta-lecteur


avatar
messages : 21

Je ne suis pas fan de poésie, mais les poèmes de Baudelaire m'ont complètement ensorcelée. J'ai récemment lu les Fleurs du mal, et j'adore le "rythme" de Baudelaire. Par exemple, Réversibilité et l'Hymne à la beauté, j'adore...
Par contre, j'ai beaucoup plus de mal avec, par exemple, Apollinaire. Mais il y a un de ces poèmes que j'adore :

"À Bacharach il y avait une sorcière blonde
Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde

Devant son tribunal l'évêque la fit citer
D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté

Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie

Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits
Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri

Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie

Je flambe dans ces flammes ô belle Loreley
Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé

Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge
Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège

Mon amant est parti pour un pays lointain
Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien

Mon cœur me fait si mal il faut bien que je meure
Si je me regardais il faudrait que j'en meure

Mon cœur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là
Mon cœur me fit si mal du jour où il s'en alla

L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
Menez jusqu'au couvent cette femme en démence

Vat-en Lore en folie va Lore aux yeux tremblant
Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc

Puis ils s'en allèrent sur la route tous les quatre
La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres

Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
Pour voir une fois encore mon beau château

Pour me mirer une fois encore dans le fleuve
Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves

Là haut le vent tordait ses cheveux déroulés
Les chevaliers criaient Loreley Loreley

Tout là bas sur le Rhin s'en vient une nacelle
Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle

Mon cœur devient si doux c'est mon amant qui vient
Elle se penche alors et tombe dans le Rhin

Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil"

"C'est lorsqu'il parle en son nom que l'homme est le moins lui-même, donnez lui un masque et il vous dira la vérité"
O. Wilde
Page :

Retour au forum Poésie ou à la liste des forums

Répondre


SQL : 8 - Exécution : 0.511 s. - Visiteurs : 5
Tous droits réservés sauf mention contraire.
Équipe - Changer de design - Contact - Remonter - Détails - Aide
Partenaires : fanfictions.fr - bullejapons.fr