L'histoire | Ce chapitre |
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Publié : le 14/09/2016 Ã 23h14 - Mise à jour : le 18/06/2017 Ã 23h07 - Commentaire(s) : 1 - Lecture(s) : 2398 - Chapitre(s) : 25 - Mots : 36463 - Complet : non - AMR : 14 - Favorite de : 2 - Abonnés à l'histoire : 0 | Publié : le 24/02/2017 Ã 00h26 - Modifié : jamais - Commentaire(s) : 0 - Lecture(s) : 45 - Mots : 1474 |
XVII
- Bien ! Vous avez terminé ! Maintenant, à mon signal, vous lancerez votre sort et nous déciderons lequel de vos dessins gagnera ! Vous êtes prêts ? Maintenant !
Chacun se concentre et marmonne son sortilège. Je ferme les yeux et imagine le griffon sur ma feuille prendre son envol. Un petit cri m'annonce que j'ai réussit : le bébé griffon baille devant moi, secoue ses ailes, et prend son envol. La licorne de Gwen secoue sa crinière, tandis que la sirène de la blonde chante d'une voix mélodieuse. Le garçon fait surgir un arc-en-ciel parcouru de centaures de sa feuille, et Anna se contente d'un bel oiseau de feu. Nous regardons nos créations avec émerveillement, quand soudain, quelqu'un attrape l'oiseau d'Anna et le brise d'une main. Elle écarquille les yeux, qui débordent de larmes contenues : sa magie est assez faible, et je sais combien il lui en a coûté d'atteindre ce niveau dans le concours. La voix mesquine d'Ann-Liese s'élève dans le cercle :
- C'est tout ? Un misérable oiseau de feu ? Ma pauvre Anna, pas étonnant que tu ne puisse prétendre qu'à la Cour du Soleil, avec ta magie...
Anna ravale un sanglot. Ulcérée, je me lève en serrant les poings :
- Excuse-toi, Ann-Liese.
- Je te demande pardon, Shizubaki ?, fait-elle en souriant.
- Excuse-toi ! Tu n'as pas à l'insulter comme ça !
Le silence se fait dans la salle, tandis que tout le monde nous observe. La blonde aux anglaises serre Anna par les épaules, et j'aperçois Raven, qui a refermé son livre.
- Et pourquoi je m'excuserai auprès d'elle ? Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi, pauvre cruche inutile !
- Fais attention Ann-Liese, tu pourrais le regretter !, la menacé-je.
Elle éclate de rire et prends ses amies à parti :
- Olalala ! J'ai peur ! Mais tu vas me faire quoi, hein ? Tout le monde sait bien que sans ton partenaire, tu n'es pas capable de te défendre toute seule !
Je grince des dents. Elle a raison : je ne peux pas me battre avec elle parce que j'ai trop peur de perdre la maîtrise de moi-même. C'est donc souvent Jar qui rabat leur caquet aux enquiquineurs. Mais cela ne veut pas dire que je ne peux pas me défendre.
- Je me défends très bien seule, merci. Mais puisque tu en parles... Jar, tu es d'accord avec moi ? Elle doit s'excuser !
Je souris avec triomphe. Si Jar le lui demande, elle va le faire et Anna ne pleurera plus. Elle ne m'aime pas, mais elle ne rechigne jamais à faire ce que mon partenaire lui demande. Son père travaille pour les Otonashi. Mais Jar tarde à répondre, et le silence se fait gênant. Je fronce les sourcils et me tourne vers lui.
- Jar ?
- J-je... Ann-Liese... Oh et puis non ! Ne me mêle pas à ça Maya !
Il se recule dans un coin, tandis que je reste bouche bée. Jar n'a jamais, jamais refusé de m'aider avec qui que ce soit. Le rire de peste d'Ann-Liese claque dans la pièce comme un coup de fouet :
- Alors ? Tu fais quoi maintenant ?
Mais je ne l'écoute pas. Je fais un pas vers Jar et demande doucement :
- Jar ?
Il ne me regarde pas. Ann-Liese s'approche alors de lui et l'entoure de ses bras.
- Et oui... Que faire lorsque sa partenaire et sa petite amie se dispute ? On reste en dehors de ça !
Je me fige, comprenant que ce n'était sans doute pas la première fois qu'Ann-Liese était dans la chambre de mon partenaire. Et je sens la colère monter en moi :
- Sa quoi ?
- Écoute Maya..., essaie-t-il de dire.
Je l'interromps :
- Et tu comptais me le dire quand ?
- Je...
Et là, je regarde Peter et Raven, puis comprends leur attitude de ce matin :
- Vous saviez ! Vous saviez et vous ne m'avez rien dit !
Ils baissent les yeux. Je sens le rouge me monter aux joues en repensant aux chuchotements ce matin. Quelle idiote. Tout le monde savait. Alors je lâche :
- Combien de temps ?
- Maya je...
- La ferme. Réponds.
Il baisse la tête et souffle :
- Trois semaines.
Je sens comme un gouffre s'ouvrir sous mes pieds. Trois semaine... Les larmes me montent aux yeux, et il tend la main vers moi. Je le repousse et crache :
- Trois... Génial. Je vois qu'entre partenaires, on se dit tout.
- Je... Et toi alors ? Qu'est-ce que tu faisais avec Sheepard hier ? Tu ne peux pas me reprocher de ne rien te dire vu le nombre de chose que tu me caches !
Je reste sans voix. Comment peut-il... Gwen me saisit alors la main et me murmure quelque chose à l'oreille. Je secoue la tête, le visage crispé par la rage et la tristesse et lance :
- Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Il n'y a rien entre Jack et moi ! Rien du tout !
- Ah ouais ? Alors pourquoi est-ce que tu passe autant de temps avec lui hein ?
- Je... Je ne passe pas tant de temps... Et puis je n'ai pas a me justifier !
- Pas a te... Maya, tu me demande de tout te dire mais tu me cache la moitié de ta vie !, s'exclame-t-il
La discussion prend une tournure assez inattendue. Jar paraît blessé, comme si il attendait ce moment depuis longtemps. Les autres suivent l'échange comme si il s'agissait d'un match de tennis, les yeux exorbités. Je recule d'un pas et tente de calmer le jeu : je ne veux pas avoir cette discussion au milieu de tout ces gens...
- On régleras ça plus tard.
- Non ! Non, on règle ça maintenant ! Tu vas encore te défiler et disparaître je ne sais où et faire comme si rien ne s'était passé !, crie-t-il encore plus fort.
- Je...
- Tu fais toujours ça !
- Et bien si tu te pose des questions, dis-le ! Au lieu de te faire des idées stupides !
Maintenant, je crie aussi. Il se rapproche de moi, nos visages à quelques centimètres l'un de l'autre. La colère me monte à la tête et je me frotte les poignets de plus en plus vite.
- Parce que tu y répondrais peut-être ? Qu'est-ce que tu faisais avec Jack Sheepard hier matin ?
- Rien du tout ! Je l'ai croisé dans les couloirs !
- Ah ouais ? Vous sembliez plutôt proches ! Et tu n'as pas dormis dans ta chambre !
Je n'en peux plus. J'explose :
- MAIS QU'EST-CE QUE CA PEUT BIEN TE FAIRE CE QUE JE FAISAIS AVEC JACK LA NUIT DERNIÈRE, TU AS UNE PETITE AMIE !
- LE PROBLÈME N'EST PAS LA ! TU MENS SUR CE QUE TU FAIS A TON PROPRE PARTENAIRE !
- JE NE PEUX PAS TE LE DIRE !
J'ai hurlé. Les larmes coulent sur mes joues, j'ai mal à la tête, aux poignets... Jar ne dis plus rien. Il ouvre la bouche comme un poisson hors de l'eau, et moi je continue de pleurer. Je tremble. Gwen recule avec effarement, en serrant les poings, prête à réagir en cas de perte de contrôle. Je suis à la limite de la rupture, mais je ne peux pas m'arrêter en si bonne voie. Ma voix entrecoupée de sanglots est à peine compréhensible dans le silence surnaturel de la salle.
- Et quand je vois que tu me fais à peine assez confiance pour me cacher le nom de ta petite amie, je ne le regrette pas.
- Oh ça va ! Je t'ai caché que j'avais une copine, ce n'est pas comme si je t'avais caché que j'avais tué tes parents !
Vieille blague de Chasseur. La classe se fige. Tout le monde retient son souffle. Jar se rend compte de son erreur et se retourne brusquement vers moi. Soudain, la porte s'ouvre et Jack Sheepard lance à la volée :
- C'est pas bientôt fini ces hurlements ? Y en a qui révise figurez... Princesse ?, fait-il en m’apercevant.
J'attrape mon sac, range mes affaires mais Jar me retient :
- Maya... Pardon... Je ne voulais...
- Vas te faire foutre ! Vas te faire foutre, Jarod !
Je le bouscule pour partir et me plante devant Jack. Il est plus grand que moi et me bloque le passage. Je lui fais signe de partir et il s'écarte, le visage tendu. Je fais un pas dans le couloir, quand les mots de Jar me frappe à nouveau. J'écarquille les yeux, essuie mes larmes, fais volte-face et pénètre de nouveau dans la salle.
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